Votre peau et vos émotions

Votre peau et vos émotions

Les différentes fonctions de la peau

Nous nous intéresserons ici surtout  aux fonctions psycho-affectives de la peau et non pas aux fonctions physiologiques.

Il existe, en effet, un lien structurel entre soi et sa peau, comme le reflètent des expressions telles que « être bien ou mal dans sa peau », « ne pas savoir quoi faire de sa peau », « sauver sa peau », «  être à fleur de peau », « avoir la peau dure », «  vouloir la peau de quelqu’un », « faire la peau », « avoir quelqu’un dans la peau », ou encore « faire peau neuve ».

La peau nous construit dans notre individualité, de nous relier à nous-même. C’est notre peau qui nous offre la conscience de soi.

Nous pourrions définir  3 fonctions psycho-affectives majeures de la peau nécessaires au bien-être et à l’équilibre de chacun.

• La protection défensive, qui a une fonction d’armure. Elle nous protège pour affronter les difficultés de la vie, familiales, affectives et sociales.
• La protection ressourçante, qui a une fonction de cocon. Elle sécurise le « moi ». Le cocon représente alors une zone de confort, qui rassure et aide à panser les blessures, à apaiser les angoisses, à générer une harmonie intérieure.
• L’échange et la respiration, qui a une fonction énergétique, consistant à relier à l’énergie et à assurer sa circulation. Telle une enveloppe, la peau contient l’énergie physique et psychique ; elle assure les échanges et la bonne circulation de l’énergie. Telle une éponge, elle émet et reçoit l’énergie comme dans un mécanisme de respiration.

Lorsqu’elle est équilibrée, cette dimension apporte de la vitalité, elle ouvre aux autres, éveille à ses sens charnels, sexuels, induit les sensations de fluidité, de légèreté. On dit ainsi qu’une personne est rayonnante.

Existe-t-il un lien intime entre les émotions et la peau ?

Notre peau est un organe sensoriel comptant un nombre infini de terminaisons nerveuses, elle réagit à travers sa couleur : elle rougit, elle pâlit. Elle réagit également par la transpiration et la production de sébum. Elle est indissociable des émotions qu’elles soient positives ou négatives. Colère, peur, tristesse, joie auront toujours un impact sur notre peau.

La peau est une surface de mémoire

La peau et le cerveau ont une origine commune puisqu’ils proviennent d’un même feuillet embryologique – l’ectoblaste –, qui se différencie lors de la 3ème semaine de grossesse pour constituer, d’une part, la peau, et, d’autre part, les nerfs et le cerveau.

Certains neurobiologistes parlent même de la peau comme d’un cerveau étalé. Notre peau nous relie à notre mémoire foetale. C’est une surface de mémoire qui nous accompagne tout au long de notre vie.

Elle mémorise : l’amour reçu, les blessures, les coups, les caresses. Il existe des peaux parcheminées qui ne protègent pas assez sur lesquelles s’écrivent les événements de la vie et les émotions correspondantes. Les personnes concernées manquent souvent de confiance en elles, se sentent souvent avec les autres comme transparentes.

Il existe aussi la « peau révélatrice », qui correspond à des personnes présentant des manifestations cutanées, comme des rougeurs, de l’eczéma, du psoriasis ou de l’acné. Ces peaux ne jouent pas assez leur rôle de filtre émotionnel à l’égard des « agressions » potentielles extérieures, qu’elles amplifient, au contraire, par un impact émotionnel visible. Ce sont des peaux qui prennent la parole et expriment une colère.

Il faut que la peau se réapproprie ses fonctions de protections.

La psychothérapie et l’hypnose donnent de très bons résultats ainsi que certains soins de peau qui vont permettre aux personnes de re-conscientiser leur peau et leurs limites. La peau, en elle-même, délimite notre intime intérieur du monde extérieur et de ce qui s’y passe. Pour cela il conviendra d’adopter une gestuelle bienveillante envers sa peau : un savonnage doux, des odeurs agréables, des textures veloutées…

La peau est aussi indissociable du toucher !

« Ce que vous dites me touche », « Je suis froissé-e », « Cela me blesse ». Il est important d’être doux avec les peaux dites traumatiques que cela soit quand vous êtes seul face au miroir ou chez le thérapeute qui prendra soin d’elle. Ne soyez pas trop dur avec elle, n’oubliez pas qu’elle vous protège… Il faut cesser vos rituels d’auto-agression, et surtout penser à respirer ! Votre peau a besoin de votre souffle pour vous offrir le meilleur d’elle-même !

Un rituel soin pour votre peau

Détendez-vous allongée sur votre canapé, fermez vos petits noenoeils, respirez amplement et calmement (c’est le plus difficile !) et imaginez-vous parler à votre intime profond, celui que vous connaissez comme personne, avec ses innombrables faiblesses, mais aussi sa partie créative pleine de trésors…

Cette partie créative de vous-même peut prendre la forme d’une lumière intérieure que l’on s’amuse à imaginer, à travers ses contours, sa couleur, son intensité. Est-ce une bougie, une étoile ou autre chose ? Quelque chose ou quelqu’un qui guide, que l’on suit en éprouvant de la confiance. Vous allez essayer de visualiser ce guide. Est-ce un personnage totalement imaginaire, comme une fée, un sage, un héros qui nous a marqué ? On identifie la façon dont on dialogue avec lui par les mots, les regards, le toucher. On peut, par exemple, y penser avant de se coucher, lui poser une question en laissant à l’inconscient, durant le sommeil, le temps de résoudre ce que l’on souhaite résoudre, élucider.

Une fois détendu, essayez de vous relier à une sensation agréable, le soleil sur votre peau qui apaise ? Le souffle du vent qui allège ? Le contact de l’eau comme une cascade, qui nettoie, purifie ce dont vous avez envie de vous libérer ?

Surtout, laissez venir les images, les sensations et faites confiance à votre inconscient, qui sait aller chercher en vous toutes les ressources et toutes les forces dont vous avez besoin.

Ne ménagez plus vos émotions, prenez-en soin et votre corps vous le rendra !